Ludwig van Beethoven (1770 – 1827)
Johann Nepomuk Hummel (1778 – 1837)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791)
Ludwig van Beethoven (1770 – 1827)
Joseph Haydn (1732 – 1809)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756 -1791)
Ludwig van Beethoven (1770- 1827)
Joseph Haydn (1732 – 1809)
Ludwig van Beethoven (1770 – 1827)
Franz Schubert (1797 -1828)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791)
Joseph Haydn (1732 – 1809)
Wolfgang Amadeus Mozart
Ludwig van Beethoven
« … Le style classique parvint non seulement Ă rĂ©aliser la synthèse des possibilitĂ©s artistiques de l’Ă©poque, mais aussi Ă se dĂ©barrasser des rĂ©sidus pĂ©rimĂ©s des traditions passĂ©es. Les Ĺ“uvres de Haydn, Mozart et Beethoven sont alors les seules Ă unir en une entitĂ© cohĂ©rente toutes les composantes du style musical contemporain ,Ă rĂ©aliser les idĂ©aux de l’Ă©poque de façon rĂ©ellement Ă©laborĂ©e.  » (Charles Rosen, Le style classique).
Les genres classiques comme la Sonate, la Symphonie ou le Quatuor se sont cristallisĂ©s durant cette pĂ©riode, pour ne plus cesser d’inspirer les compositeurs jusqu’Ă la fin du XIXème siècle. Des matĂ©riaux comme la TonalitĂ© ou la Forme Sonate trouvent un premier point d’Ă©quilibre mais seront dĂ©jĂ frĂ©quemment remis en question par Beethoven dès 1805. Le Pianoforte, devenu Hammerklavier, Ă©volue considĂ©rablement entre 1775 et 1820 ; cet instrument sera une source constante d’inspiration pour ces musiciens. Les progrès mĂŞme timides de la facture des instruments Ă vents contribuent Ă changer la couleur des Ĺ“uvres de musique de chambre et symphoniques. Les cordes, en groupes de 3, 4 ou plus, constituent le socle du rĂ©pertoire des salons, comme des salles de concert.
« Ce qui distingue Beethoven d’un compositeur classicisant comme Hummel est que Beethoven, surtout après 1804, s’inspire des idĂ©es les plus originales et les plus radicales de Mozart, et Hummel des plus normatives. » (Ch. Rosen)
Mais la crĂ©ation artistique peut rarement s’affranchir de la politique, surtout lorsqu’il s’agit de vivre ! Ă€ Vienne, beaucoup d’aristocrates Ă©clairĂ©s, eux-mĂŞmes bons musiciens, permettront Ă nos trois compositeurs de vivre confortablement. Mozart, moins chanceux, n’en profita pas vraiment, trop peu docile et encore moins opportuniste. En tĂ©moignent ses navrantes relations avec son employeur, l’archevĂŞque de Salzbourg, qui dĂ©cidèrent Mozart Ă prendre une indĂ©pendance qu’il paiera très cher. De plus, piètre gestionnaire, il dut bien souvent s’endetter et finit dans la misère. Haydn put crĂ©er plutĂ´t tranquillement jusqu’Ă la fin, ayant su nĂ©gocier avec les puissants, laissant son inspiration s’adapter au grĂ© des commandes et des nĂ©cessitĂ©s. Quant Ă Beethoven, sĂ»r de son gĂ©nie, il fut protĂ©gĂ© par ses mĂ©cènes et son sens des affaires, mais aussi… par sa surditĂ© qui l’Ă©loigna progressivement de toute vie sociale.
Les trois hommes avaient des personnalitĂ©s très diffĂ©rentes, ils eurent des chemins de vie Ă cette image ! Il y eut plus d’amitiĂ© entre Haydn et Mozart alors que Beethoven Ă©tait plus sauvage. Mais avant tout, la circulation des idĂ©es s’est faite par la connaissance des Ĺ“uvres des deux autres, que chacun pouvait entendre ou lire. Après la mort de Haydn en 1809, Beethoven (et Schubert, dans son isolement) continua Ă nourrir son inspiration des Ĺ“uvres de son maĂ®tre et de celles de Mozart, qu’il avait tous deux admirĂ©s. Les liens forts entre ces trois compositeurs sont dus essentiellement Ă leur commune maĂ®trise du langage musical qu’eux-mĂŞmes contribuèrent tant Ă formuler et Ă transformer (Ch. Rosen). La musique de l’École de Vienne (dĂ©signĂ©e ainsi vers 1835) constitue Ă la fois un palier remarquable dans l’histoire de cet art et un très grand bond vers son futur grâce Ă l’extraordinaire corpus de chefs-d’Ĺ“uvre produit par ces trois compositeurs. Cela survint paradoxalement au milieu d’une pĂ©riode de changements majeurs et de bouleversements irrĂ©versibles en Europe. La théâtralisation et la dramatisation croissante du discours par ses motifs et sa construction ont permis sans aucun doute l’Ă©closion du nouveau langage musical romantique.